Face aux contraintes du loups, les éleveurs du Vaucluse rendent leurs patous

Suite comité technique loup de Vaucluse s’est réunit à Rustrel le 23 novembre, les éleveurs de Vaucluse ont rendu leurs équipements de protection (chiens patous et clôtures électriques) contre le loup mis à disposition par l’État. Ils les jugent inefficaces et contre-productifs.

« Ces chiens posent réellement des problèmes avec les autres usagers.« 

« Nous doutons fort que de telles mesures soient efficaces… À part être symboliques et nous calmer !« 

Emilien Bonnet, président des fédération départementale des éleveurs ovins du Vaucluse

Voici le communiqué de presse des éleveurs du Vaucluse

A l’occasion du comité loup qui s’est tenu ce mercredi 23 novembre à Rustrel, en présence des représentants de la DDPP, DDT, des chasseurs, de l’ONCFS, de l’ONF, du CERPAM, de l’EDE, de la FDO, des Chevriers du Vaucluse, de la Confédération Paysanne du Vaucluse, de la Coordination Rurale, de la FDSEA et du MODEF, et dont l’ordre du jour a pour objet d’aborder le bilan des attaques de l’année en cours, les informations du réseau loup, les mesures de protection, le protocole loup et la communication,

Les représentants de la FDO souhaitent insister sur la gestion chaotique de cette problématique par les différentes instances. Depuis 2008, le loup est en présence sur notre territoire (source http://carmen.carmencarto.fr/38/grands-carnivores.map#) (ONCFS).

  • Les mesures développées et encouragées pour permettre la sauvegarde du pastoralisme sont inefficaces, inadaptées, contraignantes, chronophages et coûteuses.
  • Les différents acteurs sont soumis à des niveaux de stress importants. Les éleveurs voient les meutes de loups toujours plus nombreuses exercer une pression toujours plus importante sur leur troupeaux.
  • Les agents en charge d’instruire les dossiers d’aide en faveur du pastoralisme doivent faire face à un changement de logiciel, retardant l’instruction des dossiers et le remboursement des frais engagés par les éleveurs pour la mise en place de ces mesures. Ils sont en première ligne face aux éleveurs qui perdent patience quand certains d’entre eux ont leur trésorerie grevée de plusieurs milliers d’euros avancés pour mettre en place les moyens de protection préconisés (clôtures, salaires, chiens de protection). Le paiement des dossiers d’aide de l’année 2015 n’ont toujours pas été soldés, ceux concernant l’année 2016 n’ont pas encore été instruits. Les diverses instances se renvoient la responsabilité de ces retards.
  • Le chien de protection, mesure phare du dispositif de protection, engendre des problématiques avec les autres acteurs du territoire (randonneurs, vttistes, chasseurs). L’éleveur se voit refuser l’accès à des zones de pâturage à cause de la présence de ces chiens qui ont beaucoup été médiatisés, notamment à l’occasion de morsures sur des randonneurs dont les comportements à l’égard de ces chiens, sont inadaptés.
  • Les mesures mises en place génèrent un surplus de travail. L’éleveur doit poser des panneaux prévenant de la présence de chiens de protection, panneaux qu’il doit déplacer à chaque changement de pâturage, il doit également promener sur lui des prospectus, édités en plusieurs langues, afin de les distribuer aux randonneurs. Certains offices de tourisme refusent de distribuer ces prospectus, par crainte de voir les zones concernées désertées par les randonneurs apeurés.

C’est pourquoi à l’issue de cette réunion, et pour marquer notre exaspération, nous remettrons aux représentants de l’État les chiens de protection de nos troupeaux.